Artiste polyvalent, Martin Genest touche à tout avec le même bonheur. Marionnettiste, metteur en scène, concepteur, comédien, il a été chroniqueur à la télévision, il a étudié en psychologie et il cultive un intérêt certain pour l’art numérique, le cirque et la magie nouvelle.
Étudiant au Conservatoire d’art dramatique de Québec, il interrompt ses études, choisissant d’être autodidacte. Avec le Théâtre de Sable, il manipule les marionnettes de trois spectacles : Le rêve de Pinocchio (1996), Le Violoniste (1998) et La Chevelure de Bérénice (2003). C’est là qu’il rencontre Agnès Zacharie, marionnettiste comme lui, qui fonde en 2004 Ubus Théâtre, un théâtre forain qui présente ses spectacles dans un autobus scolaire. De cette compagnie, Martin Genest signe la plupart des mises en scène.
Le Violoniste (1998) avec Agnès Zacharie et Martin Genest. Photo Louise Leblanc
Codirecteur artistique, avec Pierre Robitaille, de la compagnie de marionnettes pour adultes Pupulus Mordicus, il met en scène Jacques et son maître, d’après l’œuvre de Milan Kundera, Masque de la meilleure production remis par l’Académie québécoise de théâtre en 2006 ; L’oiseau vert, de Carlo Gozzi en 2008, nominé pour le Prix de la meilleure mise en scène au Prix d’excellence des arts et de la culture de Québec ; Cabaret Gainsbourg, un gros succès présenté en tournée ; L’opéra de quat’sous, de Brecht, qui a obtenu le Prix de la meilleure mise en scène aux Prix d’excellence des arts et de la culture de Québec, ainsi que le Masque de la meilleure production.
Collaborateur de Robert Lepage, il intervient à titre de chorégraphe des marionnettes pour le spectacle Le Rossignol et autres fables, de Stravinsky, qui présente des marionnettes sur l’eau. Il est conseiller en marionnettique pour Courville, créée par Ex-Machina en 2022.
Metteur en scène depuis une vingtaine d’années, ses spectacles se caractérisent par des mises en espace singulières, bouleversant le rapport scène-salle ou intégrant certains procédés cinématographiques. Il collabore avec les principaux théâtres et compagnies de Québec (Théâtre du Trident, Théâtre de la Bordée, Carte Blanche…) Ses propositions originales construisent sa réputation d’artiste inventif et audacieux. De L’Odyssée au Bourgeois gentilhomme, en passant par l’adaptation du film Octobre de Pierre Falardeau, il approfondit sa recherche sur la place du spectateur dans l’environnement scénique, afin de proposer une « expérience sensorielle globale dans un cadre festif unique ».
Il travaille à trois reprises avec le Cirque du Soleil, pour un spectacle en 2011 en Arabie Saoudite, pour la mise en scène du Hangar des oubliés, en 2013, et celle de Joya l’année suivante, un spectacle permanent alliant cirque, musique, théâtre et gastronomie, à l’affiche au Mexique
Directeur artistique, il participe à l’élaboration d’un espace technologique au Grand Théâtre de Québec, avec les architectes Hatem+D, un espace polyvalent pour la présentation d’œuvres numériques.
Il touche même à la magie, en mettant en scène les galas annuels du Festival de magie de Québec, et en organisant le Championnat mondial de la Fédération des Sociétés magiques, en 2021. Au cirque, avec la compagnie Flip Fabrique, il créée un spectacle à grand déploiement qui réunit à Québec 200 000 spectateurs en six semaines. Enfin, c’est lui qui célèbre la Grand-Mess’ de Machine de Cirque, donnée à l’église Saint-Charles de Limoilou, près de Québec, en 2024, un défilé-spectacle circassien époustouflant.