
Formateurs : Antoine Laprise et Pier Porcheron
Dates et horaire : Lundi 30 août au vendredi 3 septembre 2021, 9h30 à 17h00
Durée : 30 heures
Lieu : Maison internationale des arts de la marionnette, 30 avenue Saint-Just, Montréal
Nombre de participants : 12
Niveau** : Intermédiaire
Coût : 195 $
Plan de cours
« Le souvenir des classiques. Une scène bien connue est rejouée, mais on a oublié le texte. Il ne reste que des fragments de phrases et d’idées : la fable, les relations entre les personnages, quelques mots significatifs. C’est le cauchemar de l’acteur : jouer ce qu’on a oublié. Qu’en reste-t-il alors ? Et ceux qui regardent critiqueront ceux qui jouent, essaieront de jouer à leur tour, pour retrouver la mémoire. »
Antoine Vitez
Pour ce stage de rentrée, Antoine Laprise et Pier Porcheron vous proposent de travailler sur l’adaptation instantanée de classiques, plus particulièrement de William Shakespeare. Le but de ce stage, de cet atelier, de ce laboratoire – appelez ça comme vous le voulez – est de vous confronter à la narration d’un récit, d’une histoire, événements à l’aide de choses, de trucs, d’objets. Tout ce que vous aurez sous la main fera l’affaire. Racontez vite et mal, mais racontez.
Le metteur en scène et penseur du théâtre Antoine Vitez avait mis au point un exercice pour ses acteurs·rices : raconter un classique sous peine de mort. L’interprète entre, il·elle est condamné·e et la seule façon d’être gracié·e c’est de raconter une œuvre du théâtre mondial en 5 minutes. Dis comme ça, cela peut paraître un peu aride, mais au contraire, c’est plein de vie et de débordement !
Vous viendrez avec, en tête, en main, dans la poche, votre pièce de Shakespeare préférée. Celle que vous emporteriez avec vous sur une île déserte. Celle qui devrait être enseignée bien avant les fables de La Fontaine. Celle que tout le monde devrait aimer. Celle que vous brûlez d’envie de jouer. Pour cela, tous les coups seront permis, toutes les astuces, toutes les manières de raconter. Car une seule chose comptera : que « ça » marche. Que vous sauviez votre peau par le théâtre…
Vous devrez venir accompagné·e·s d’une musique, de 5 objets qui sont présents dans la pièce que vous aurez choisie et de deux éléments de costume.
Lundi 30 août
Présentation des participants et des intervenants.
Présentation et explication des objectifs.
Échauffement collectif.
Exercices d’improvisation avec objets.
Passage de 6 participants pour leur première « mise à mort ».
Mardi 31 août
Échauffement.
Exercices d’improvisation avec objets.
Passage de 6 autres participants à leur première « mise à mort ».
Reprise et re-travail des improvisations avec un objet (demi-groupes).
Mercredi 1er septembre
Échauffement.
Reprise et re-travail des improvisations avec un objet (demi-groupes).
Chinage d’objets au marché aux puces.
Jeudi 2 septembre
Échauffement.
Présentation des solos.
Vendredi 3 septembre
Échauffement.
Reprise d’un solo par un autre participant.
Mise en place des duos.
Présentation des duos.
Objectifs principaux
Ce stage se propose de permettre aux participant·e·s d’explorer le point de vue que peut avoir un·e interprète sur une œuvre entière. Voir qu’à travers un prisme singulier on peut toucher à l’universel de l’œuvre dramatique. La méthode d’improvisation proposée a pour but d’emmener les participant·e·s à être, tour à tour ou en même temps, metteur·e en scène, décorateur·rice, acteur·rice, scénographe de leur propre récit.
Ce stage peut se prendre comme une fin en soi (création de l’interprétation d’œuvre par un·e seul·e comédien·ne) ou bien comme un travail préparatoire à la mise en scène d’une œuvre. L’utilisation de l’objet est vue comme une porte d’entrée inédite sur un matériau littéraire, avec ses contraintes et ses multiples libertés.
Objectifs secondaires
À l’issue de cette formation, les participant·e·s seront en mesure de:
- Analyser une œuvre classique pour en ressortir les éléments essentiels ;
- Transposer leurs acquis de la narration, la scénographie et la mise en scène dans la création d’une œuvre classique en théâtre d’objets ;
- Reconnaître et utiliser les caractéristiques singulières des objets dans la création d’une œuvre marionnettique ;
- Découvrir les relations possibles entre l’interprète et l’objet ;
- Développer des embryons de création à partir d’expérimentations lors du stage.
Les formateurs
Antoine Laprise, Théâtre du Sous-marin jaune, Québec

Finissant du Conservatoire d’Art dramatique de Québec en interprétation en 1990, Antoine Laprise a beaucoup joué au théâtre avant de participer en 1996 à la Course Destination Monde pour ensuite travailler quelques années comme réalisateur à la télévision. Il fonde en 1995, avec Lorraine Côté, le Sous-marin jaune, compagnie de marionnettes animée par le désormais célèbre Loup bleu, à qui l’on doit des spectacles « cultes » tels que Candide (1995), La Bible (2000), Le Discours de la méthode (2005), Les Essais d’après Montaigne (2008) ou encore Guerre et paix (2014). Il se consacre principalement à la mise en scène de théâtre ou de musique (Le Voyage d’hiver de Keith Kouna, 2014). Son premier spectacle de marionnettes en solo, Otomonogatari / L’Éveil d’une oreille (2015), abordait l’univers de la musique expérimentale japonaise. Il est professeur invité à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM depuis 2019 et coordonnateur par intérim du DESS en théâtre de marionnettes contemporain.
Pier Porcheron, Elvis Alatac, France

Pier Porcheron étudie au Conservatoire à Rayonnement Régional de Poitiers et à la Scuola Internazionale dell’Attore Comico de Reggio Emilia entre 2005 et 2008. Au cours de ses études, Pier fait la rencontre de Louise Lapointe (directrice du Festival de Casteliers, diffuseur spécialisé en marionnette) lors d’un échange avec le Conservatoire d’Arts Dramatique de Montréal. Elle le prend comme assistant à la fabrication de masques en cuir pour le Conservatoire d’Art Dramatique l’année de sa sortie d’école. Elle lui fera découvrir le milieu de la marionnette québécoise. Il rencontre ensuite Agnès Zacharie et sa compagnie, Ubus Théâtre. A partir de ce moment, tout un tas de frontières entre le théâtre, la marionnette, la scénographie et la mise en scène s’effondrent ou plutôt se mixent pour permettre à Pier de faire son théâtre. Il fait alors la connaissance de Francis Monty et du Théâtre de la Pire Espèce. Aidé du regard de Francis Monty, il termine la construction de son premier spectacle, Il y a quelque chose de pourri. Tout Hamlet, tout avec une régisseur muette qui n’en pense pas moins et des objets.
À son retour en France, Pier joue sous la direction de Thomas Condemine dans une pièce intitulée Goldoni, et il fonde la compagnie Elvis Alatac. Depuis, il y a eu Petite Neige, Première Neige, En Difficulté… autant de spectacles qui sont différents et en même temps empreints de la même patte. Chaque spectacle est le point de départ pour un autre. Le prochain aura pour titre Un homme à abattre et sera le premier entièrement écrit à partir d’improvisations. Chacun a en lui le début du prochain. Depuis Pier se définit comme auteur de spectacle.